La folie douce

[Ce background n'est pas écrit pas un professionnel ni un bon rolliste, merci d'être indulgent ]

Prologue

Partie I

C'était devenu un petit rituel, chaque semaine ces deux âmes en peine se retrouvaient sur la plage, les pieds dans l'eau, face à un océan remplit de mystère, un océan bien moins éphémère qu'eux. Ils ne parlaient pas beaucoup, ils s'étaient déjà tout dis depuis longtemps. L'un scruté l'étendu bleue des yeux, admirant sa grandeur, l'autre ne faisait qu'écouter l'écume venir se poser calmement sur l'eau. Ils sentaient parfois le vent marin leur caresser les joues, ils ne manquaient jamais ce rendez-vous, qui pouvait parfois durer jusqu'au beau milieu de la nuit. Ce jour là, l'homme le plus grand des deux osa commencer à parler.

"Tu te souviens? C'est ici que l'on s'est rencontré. Cette question est un peu bête, bien sur que tu t'en souviens. Si non tu ne serais pas là. Tu as changé ma vie, et je pense que j'ai aussi changé la tienne. Tu es comme un frère pour moi, le jour où j'ai perdu ma soeur, j'ai couru le plus loin et le plus longtemps possible, et je me suis retrouvé face à l'océan. Cet océan qui change nos vies, cet océan qui en a tant pris, et qui n'en rend que rarement. Cet océan infini qui un jour, engloutira tout, il prendra tout nos secrets, et tout recommencera. Je le sais parce que ça a déjà eu lieu... Il y a quelques siècles. On dit que Sufokia a été construit sur un vestige de l'ancien monde. D'ailleurs Sufokia... C'est elle qui a pris ma soeur... -il reprit sa respiration puis comme pour oublier ce qu'il venait de dire il repris- Je disais donc que j'avais couru jusqu'à la mer, Je venais de rejoindre la limite de mon monde. Alors je me suis arrêté et j'ai contemplé, c'est là que j'ai entendu les plaintes d'un hommes, sur un petit radeau au loin. On avait du te larguer de Black Peawl quelques jours au paravent et tu es arrivé jusqu'à moi, à peine conscient. J'ai tout de suite compris que l'on ferait de grande chose toi et moi... Je me trompais à peine. Quand tu as ouvert la première fois la bouche tu n'as su articuler qu'un mot : "Né-do-rr..." J'ai cru d'abord au nom de ton familier resté à bord. Mais je me suis souvenu que ma soeur avait un rêve étant plus jeune, elle avait voulut devenir Nédora, pour il n'y avait aucun doute, nos âmes étaient liées, nous étions prédestinés à nous rencontrer, je t'ai aidé, je t'ai soigné, pendant des mois nous nous sommes entraînés et un jour au réveil, tu n'étais plus là. J'ai vite compris que tu te sentais près et je n'ai étais triste que d'une chose, à ton retour tu reviendrais changé. Les années sont passés et notre histoire c'est écrite, nous avons vécu notre vie Kroff, il est temps de prendre notre retraite, nous ne sommes plus en age de nous battre. Nous n'avons pas eu la mort honorable dont nous rêvions, tant pis. Peut-être que ce que je dis te semblera fou, mais je sens que si nous avons encore une tache à accomplir, elle viendra d'elle même. Le destin sait que l'on est là, si il a besoin de nous, il sait où chercher."

Kroff écoutait calmement, la pluie commençait à tomber, et le vent se levait, la mer commençait à s'agiter, la tempête allait se lever pourtant ils restèrent là encore une heure ou deux. Puis, quand la nuit se montra Kroff entama:
-ça m'a fait du bien de réentendre ta voix, j'ai cru que tu ne reparlerais plus. Je vais te laisser, même si je n'ai rien ni personne qui m'attend, il ne faut pas s'éterniser, si non, nos rendez vous commenceront à nous lasser, au revoir.
-Tu as raison, à la semaine prochaine. Avant de partir, tu peux m'aider à retrouver où ma sourissette à bien pu se cacher? Kroff?
Mais l'homme était déjà partie, l'hermite aveugle ne retrouva pas son compagnon qui le guidait depuis maintenant deux mois, Il partit alors à taton retrouver son arbre. La dernière chose que la mer lui avait pris, c'était sa soeur, on lui avait donné Kroff en échange, elle venait de lui prendre ses repères. Allait-elle lui rendre quelque-chose cette fois?

Partie II

La mer n'est pas donneuse, elle prend bien plus qu'elle ne veut donner la plus part du temps, des orphelins, des veuves, la liste est longue des hommes péris en mer. Mais elle fut toujours clémente avec notre homme. Chaque fois qu'elle lui avait pris quelque chose elle lui avait offert un nouveau but dans la vie. Mais ce soir là, où il cru perdre son nouveau compagnon, la mer lui prit bien plus... En effet, ses parents à qui il ne parlait plus depuis des mois étaient en mer pour aller finir leur vie sur un petit îlot nommé « Avallon » mais l'orage fit raccourcir la durée de leur retraite. Cette fois, elle lui prenait presque tout ce qu'il avait, ne lui laissant que son dernier ami : Kroff.

Une semaine passa, à l'heure de leur rendez vous Kroff arriva en retard, il s'excusa simplement :
-J'étais en train de rien faire, je n'ai pas vu le temps passer. Ça occupe tu ne trouves pas ?
-Ils sont morts Kroff, mes parents. J'ai reçu un tofu que j'ai fait lire à un enfant pour 30kamas, ils ont été enterré en Avallon, comme ils le souhaitaient.
-Désolé, mais, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Ils se rendaient là bas pour finir leurs vies avec les leurs.
-Ah, et où est-ce Avallon ?
Mornecorce ne répondit pas, Kroff comprit et tenta :
-La mer, toi qui ne l'a jamais touché que des pieds, elle t'aura tout pris...
-Je pense qu'elle m'a autant donné que pris, et je pense que je ne suis pas le moins chanceux, ils étaient très vieux. J'ai eu la chance de les connaître, je n'ai juste pas pu le dire au revoir.
Kroff ne répondit pas, il restèrent là sans bouger, priants, pleurants, pensants, jusqu'à ce que la nuit se lève Kroff allait partir mais son ami le retint en lui disant que la mère avait toujours était clémente avec lui, elle allait leur rendre quelque chose. Ils restèrent donc sur cette plage jusqu'à l'aube, puis, jusqu'à ce que la hauteur du soleil eut atteint son apogée dans le ciel, puis jusqu'à ce qu'il se couche à nouveau, il restèrent là une semaine, en silence, sans manger ni boire, et un soir, leur attente porta ses fruits, un corps, inanimé vint se déposer à leurs pieds. Ils l'emmenèrent dans la grotte qui servait de refuge à Kroff, il dormit longtemps, ils changèrent ses habits déchirés par de pauvres vêtements, restèrent à son chevet, quelques jours après quand il ouvrit les yeux, il se mit à pleurer. Il parlait comme si c'était un enfant, il disait qu'il ne savait plus comment il s'appelait, mais qu'il savait qu'il avait 6ans. Il se rendormit rapidement et ne se réveilla que deux jours après. Cette fois sa voix tremblée comme si il avait vécu cent ans en deux jours, quand on lui redemanda son age il répondit qu'il n'était plus tout jeune mais qu'il ne pouvait plus se remémorer sa date exacte de naissance. Il se mit à pleurer et se rendormis. Cette fois il dormit quatre jours, mais à son réveil il allait mieux, ou presque. Il pleurait toujours, il avait les traits d'un jeune homme bien battit mais il ne se rappelait toujours pas de son age ni de ce qui l'avait fait s'échouer là. En revanche il se souvint de son nom, il s'appelait « Saule » et ne savait pas non plus l'origine de ses larmes qui se mirent à arriver tout les matins juste après le réveil, il fut nommé « Saule Pleureur ».

Quelques semaines passèrent, il lui arrivait parfois des flashs lui révélant qui il était, mais chaque fois où il était sur d'être quelqu'un, un nouveau flash lui faisait se souvenir d'autres choses, d'une autre identité, d'autres parents, d'enfants, de femmes. S'étant bien rétabli de ses blessures, il demanda à ses deux sauveurs pour partir en quête de sa véritable identité, avant de le laisser partir, ils lui imposèrent un entraînement, long et physique et lui enseignèrent les principaux arts du combat. Il demanda à en savoir plus sur les cultes et les Dieux, son choix se porta vers Sadida, comme l'un de ses maîtres, celui qui n'avait plus le goût de la lumière. Celui ci l'informa que pour devenir un enfant de sadida, et savoir utiliser à son avantage la nature et la force vaudou il fallait des années d’entraînement mais Saule n'avait pas cette patience, il se doutait que pour arrivait à l'excellence il n'y avait pas de raccourcit, mais il espéra. Kroff qui avait écouté la conversation lui répondit qu'effectivement la route était longue, sinueuse et qu'on ne pouvait pas la survoler. Mais Mornecorce lui dit que si, pour les enfants de sadida, il y avait effectivement une façon d'accéder à d'autres pouvoir plus rapidement, mais que cette voie était plus dangereuse et qu'elle en avait poussé plus d'un à la folie, Saule n'hésita pas un instant et demanda à en savoir plus sur cette voie. Mornecorce lui offrit les trois masques qui firent de lui un Zobal, il lui expliqua longuement comment utiliser ces masques à son avantage, le lendemain, leur invita les remercia vivement pour leur aide et parti en direction d'Astrub, une sacoche remplie de questions absurdes. Mornecorce savait qu'il avait fait une énorme erreur en offrant ses masques, mais il ne pouvait s’empêcher au fond de lui d'espérer que Saule échapperait à cette étrange folie des masques. Avec Kroff, ils se promirent de veiller jusqu'à leur dernier souffle sur ce protégé, Kroff devint son ombre. Quand à l'homme aveugle, il réussit à garder difficilement un œil qu'il n'avait pas sur Saule. L'histoire de nos deux amis se finissait quand celle d'un étrange personnage déjà au bord de la folie allait commençait.